L’anthropologie sociale et l’archéologie ont longtemps été vues comme des disciplines-sœurs. Or, lorsque l’anthropologie sociale s’est emparée de la question des ontologies dès les années 1990, l’archéologie ne lui a pas emboîté le pas de manière aussi flagrante. Pour l’étude des arts préhistoriques, les approches ontologiques restent aujourd’hui peu nombreuses. En archéologie, ces tentatives font face à des défis méthodologiques majeurs qui tiennent, au point de vue de l’archéologue, à la matérialité des vestiges archéologiques, à la difficulté ou l’impossibilité de faire appel à l’ethnographie, à la polysémie des images, à la prégnance de la tradition de la représentation, et enfin au fait que les anthropologues peinent à apporter un cadre épistémologique unifié. Cette contribution propose de faire le point sur les approches ontologiques des arts préhistoriques, en proposant une petite histoire critique, suivie d’une étude des voies empruntées face « au challenge de l’altérité » (Moro Abadía et Porr, 2021).

Social anthropology and archeology have long been seen as sister disciplines. However, when social anthropology has taken up the question of ontologies as early as the 1990s, archeology did not follow in such a blatant manner. For the study of prehistoric arts, ontological approaches remain few. In archaeology, such attempts face major methodological challenges, which relate to the archaeologist's point of view, the materiality of archaeological remains, the difficulty or impossibility of using ethnography, the polysemy of images, the pervasiveness of the tradition of representation, and finally to the fact that anthropologists have not yet provided a unified epistemological framework. This contribution proposes to portray and analyze past and current ontological approaches to prehistoric arts, by offering a short critical history, followed by a study of the paths taken to meet “the challenge of alterity” (Moro Abadía and Porr, 2021).